Chapitre 2 : All At Once
Lycée Ste Helen
Disparue depuis 6 heures Danny : Bon… Il faut qu’on aille voir qui encore ?
Elena : Bon... Il nous reste à voir... Hum... Sandra Andrews, c’est à elle que sont allés presque tous ses coups de fils des derniers mois.
Danny soupira longuement, le regard perdu dans le vide : il n’avait rien écouté de ce que sa collègue avait bien pu lui dire.
Elena : Danny ? Danny ? Oh oh ! Danny, ici la Terre ?!
Danny : Quoi ?
Elena : Tu m’as écoutée ?
Danny : C’est-à-dire que...
Elena : Bon non.
Danny : Heu... Ouais.
Elena : Qu’est-ce qui te tracasse ?
Danny : C’est rien.
Elena : Hey, ça se voit que c’est pas rien. Dis-moi.
Danny : Non.
Elena : Hey Danny, tu peux me...
Danny (sèchement) : Te parler, je sais.
Elena : Pourquoi tu ne le fais pas alors ?
Danny (hésitant) : Mais... C’est compliqué. Et puis, j’ai pas envie de m’étaler.
Elena : Tu sais si c’est pas à propos de l’enquête...
Danny (sèchement) : Elena, je t’ai dit que je ne voulais pas en parler c’est clair ?
Elena : D’accord.
Elena haussa les épaules.
Elena : Bon, on va chercher cette Sandra Andrews ?
Danny : Ouais.
Les agents marchèrent dans les couloirs bondés de lycéens. Plusieurs les dévisagèrent, se demandant ce que deux « vieux » pouvaient bien faire au milieu du couloir, si ce n’était pas des professeurs.
Danny : Bon sang !
Elena : Quoi ?
Danny : Ca m’énerve !
Elena : Qu’est-ce qui t’énerve ?
Danny : Mais tout !
Elena : C’est vague tout.
Danny : Mais ces gamins qui se permettent de t’insulter dans ton dos, cette enquête, Sam...
Elena : Samantha ?
Danny (à lui-même): Et merde!
Elena : Tu es inquiet pour elle ?
Danny : Mais bien sûr. Comment tu veux que je ne le sois pas ?
Elena : Hey, calme toi !
Danny : Mais je peux pas me calmer !
Elena : Si tu peux, mais vide ton sac avant.
Danny : J’en ai marre de tout ! Là, je suis là en train de m’emmerder à faire ce putain de boulot alors qu’une personne qui compte pour moi est à l’hôpital.
Elena : C’est bon ?
Danny : Non.
Elena : Continue.
Danny : Et en plus, je ne peux pas aller la voir ni lui téléphoner à cause de ce foutu boulot ! Et merde !
Elena : Et maintenant ?
Danny : Ca va mieux.
Elena : Tu es calmé ?
Danny : Un peu mais...
Elena : D’accord.
Elena esquissa un léger sourire et continua à marcher. Tout à coup, une jeune fille leur rentra dedans. Consultant la photo qu’elle avait dans les mains, Elena reconnu Sandra, l’amie d’Elisabeth.
Elena : Sandra Andrews ?
Sandra : Oui ?
Danny : On est du F.B.I, on a quelques questions à te poser
Sandra (les entraînant à l’écart des couloirs, où il y avait moins de monde) : oui je me doutais bien que vous étiez âgés pour des lycéens
Danny échangea un regard désespéré avec Elena, cette gamine venait de leur donner un gros coup de vieux.
Elena : C’est au sujet d’une amie à toi je crois … Elisabeth Bourne
Sandra : Oh mon dieu ! Il lui ait arrivé quelque chose ?
Danny : Elle a disparue
Sandra : C’est pour ça qu’elle n’était pas là aujourd’hui… Je me disais bien … Elle devait faire un truc important aujourd’hui et ce n’était pas normal qu’elle ne soit pas là.
Danny : Qu’est-ce qu’elle devait faire ?
Sandra : Oh rien d’important…
Elena : … Tout est important. Si tu sais quelque chose, dis le nous.
Sandra : Elle avait l’intention de sortir avec Cédric... Mais c’est rien, je …
Danny : Cédric comment ?
Sandra : Cédric Masson ...
Danny jeta un rapide coup d’œil à Elena qui écrivait sur son petit bloc-notes.
Elena (en écrivant) : On peut le voir où ce Cédric truc muche ?
Sandra : il n’est pas là aujourd’hui.
Une sonnerie retentit et Elena jeta un long regard à Danny.
Sandra : Bon j’ai cours là je peux y aller ?
Danny (regardant Elena) : Oui, oui vas-y !
La jeune fille se retourna et s’évapora dans la foule grandissante des élèves sortant de cours. Danny (se dirigeant vers la sortie avec Elena) : Le type avec qui elle sortait n’est pas là non plus : Bizarre non ?
Ils descendirent les quelques marches qui les séparaient du trottoir
Elena : Tu devrais appeler le bureau, qu’ils fassent une recherche sur Masson
Danny : C’est bien t’as retenu son nom
Elena lança un regard noir à son équipier.
Danny : Ok c’est bon je m’en occupe.
Les deux agents rentrèrent dans leur voiture de fonction et faisant ronronner le moteur, l’objet démarra.
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Hôpital St Vincent
Disparue depuis 8 heures
Jack : Hey …
Il venait d’entrer dans la pièce. Une chambre d’hôpital, comme il en existait des millions à travers le pays. Une infirmière aux cheveux attachés en train de faire une dernière prise de sang à une malade, comme il y en avait aussi des millions dans le pays. La malade, elle par contre était unique : Samantha Spade. Jack s’avança tranquillement dans la petite chambre et adressa un sourire grand sourire à Samantha
Samantha (se redressant) : Hey
Jack fit semblant de ne pas faire attention à elle et s’adressa à l’infirmière. Samantha réprima une grimace. Elle avait toujours été jalouse, surtout quand il s’agissait de Jack.
Jack : Elle va bien ?
Entendant la question de Jack la jeune femme sentit une pointe d’énervement monter en elle. Elle détestait qu’on lui demande : « Ca va ? » quand elle était dans une chambre d’hôpital. Pour elle cette question faisait partie du genre de question stupides que tout le monde déteste, un peu comme : « tu dors ? » ou « Quoi de neuf ? », mais elle détestait pardessus cela le fait que quelqu’un d’autre soit invité à répondre pour elle.
Infirmière : Je pense que c’est plutôt à elle qu’il faut demander ça. Et puis de toute façon je dois y aller.
Jack esquissa un léger sourire et Samantha se surprit à espérer qu’il était pour elle.
Jack : Elle pourra sortir ?
Infirmière : Oui bien sûr ! Elle n’a que quelques égratignures. Veillez juste à ce qu’elle ne prenne pas le volant, on lui a donné quelques anti-douleurs et ça peut provoquer des somnolences selon les cas.
La jeune femme commença à avancer vers la sortie...
Jack (à Samantha): Tu vois, une raison de plus pour ne pas prendre le volant !
… Et éclata de rire aux paroles de Jack. « Encore un macho celui-là » pensa t-elle. Samantha répliqua en faisant semblant de s’énerver.
Samantha : Je sais conduire !!
Jack : Ouais c’est ça …. (S’adressant à l’infirmière) Elle ment !
La jeune infirmière éclata de rire et fut tentée de rester un peu plus mais son biper sonna une nouvelle fois. Elle adressa alors un « au revoir » aux deux agents puis sortit de la chambre aussi vite qu’elle était entrée.
Une fois assurée qu’ils étaient seuls, Samantha reprit la parole.
Samantha : Ca t’amuse hein ?
Jack sourit, amusé de sa réaction. Secrètement, il la trouvait encore plus belle lorsqu’elle était énervée.
Jack : Oh oui !
Elle le fusilla du regard, sans pour autant être vraiment sûre de ses propres intensions.
Jack : Alors… Ca va ?
La seule chose que Samantha lui donna en guise de réponse fut un sourire triste, esquissé au coin de ses lèvres. Elle tenait un bout de coton appuyé contre sa peau à l’intérieur de son coude depuis sa dernière prise de sang. La jeune femme se leva en silence et circula à travers la pièce jusqu’à la poubelle où elle le jeta délicatement. Elle avança ensuite jusqu’au petit bureau, tournant le dos à Jack, lui permettant ainsi de la déshabiller du regard. L’agent n’aurait sût l’expliquer mais même après 5 longues années il la trouvait encore très séduisante. Elle se retourna subitement, mettant fin à ses rêveries et s’assit gracieusement sur le bureau. Ce ne fut qu’à ce moment là que Jack fit vraiment attention aux différentes blessures qu’elle avait sur le corps. « De simples égratignures » avait dit l’infirmière. Jack trouvait que c’était déjà trop. Elle avait un pansement sur la tempe, où on avait dû lui faire quelques points. Elle avait aussi le bras gauche en écharpe et une légère égratignure sur le mollet. Il esquissa une grimace à la simple idée qu’elle ait pu avoir souffert. Comme si elle savait à quoi il pensait, juste en le regardant, elle rétorqua immédiatement une simple phrase qui fit bondir le cœur de Jack, même si elle était dite sur un ton rassurant.
Samantha (baissant les yeux) : J’ai connu pire.
Elle désigna du coin de ses yeux noisette la petite « chemise » que l’hôpital lui avait fait enfiler. Le tissus était juste assez long pour qu’une fois assise, Samantha laisse entrevoir la cicatrice d’une blessure vieille de 5 ans mais qu’elle avait l’impression de s’être fait la veille. Une blessure qui lui avait coûté beaucoup, une blessure faite avec une de ses propres balles qui avait laissé une trace indélébile en elle, aussi bien dans sa cuisse que dans sa tête.
La jeune femme esquissa un sourire triste du coin des lèvres et sentit les souvenirs qu’elle s’était donné tant de mal à enfouir remonter en elle. Se retrouver là dans cette chambre d’hôpital avec Jack… C’était assez étrange, c’était comme si finalement, rien n’avait changé. Samantha sentit peu à peu des larmes remonter dans ses yeux bruns à présent humides. Elle tourna alors la tête vers la porte de la chambre, fuyant ainsi le regard de Jack. Quelque chose d’immatériel le retint de s’approcher, de la réconforter, c’était peut être encore trop tôt, ou peut être un peu trop tard, impossible de le dire. Il laissa passer quelques instants de silence afin que la jeune femme reprenne confiance en elle et sèche ses larmes, puis commença à la questionner sur ce qu’il voulait absolument savoir.
Jack : Ecoutes Sam….
La jeune femme se retourna brusquement.
Samantha : Je t’écoute
Jack esquissa un léger sourire gêné.
Jack : J’ai besoin de savoir tout ce dont tu te souviens. Selon ton médecin, tu souffres d’amnésie post-traumatique et elle ne sait pas quand la mémoire te reviendra.
Samantha baissa les yeux et essaya comme à son habitude d’éviter la question par l’humour.
Samantha : Ah tiens, il faut que je le dise à Danny ! Docteur Freud devient docteur tout court !
Jack : Très drôle ! Je te répète exactement ce que l’on vient de me dire !
Samantha : Ah je t’enlève tout le mérite alors ! Bon tu voulais savoir ce dont je me souvenais… Alors voila ! Comme je l’ai dit à un million de personnes depuis que j’ai ouvert les yeux ce matin… Je quitte le bureau hier, tu es encore là…
La jeune femme s’arrêta un court instant pour réfléchir à ce qu’elle allait dire. Est-ce que le fait qu’elle soit allée au bar était assez important pour que Jack le sache. Après tout, c’était pareil, elle n’avait qu’à dire qu’elle ne s’en souvenait plus. Qui irait vérifier ?
Samantha : … Et c’est tout ! Je ne me souviens de rien d’autre et je vois pas pourquoi tout le monde ma pose cette question !
Jack : Ok et après avoir quitté le bureau tu es allée où ?
Le cœur de la jeune femme accéléra. Avait-il deviné qu’elle mentait ?
Samantha : Je … J’en sais rien
Jack : Tu es sûre ?
Samantha jeta un regard noir à Jack. Elle scruta le moindre recoin de ses yeux afin de savoir ce qu’il avait derrière la tête, sans résultat. Elle décida de ne pas changer d’avis et essaya de se persuader que ce n’était pas important.
Samantha : Oui Jack ! Tu n’as pas confiance ?
Jack : Mais si… C’est juste que … Essaye de te souvenir….
Samantha (s’énervant) : Jack ! Putain je fais que ça ok ?
Jack : Ok calme toi …
Samantha eu l’impression que tout le stress qu’elle avait accumulé en elle durant les dernières heures, même si elle avait tout fait pour ne pas le montrer, commençait à la dominer. Elle avait besoin de craquer et bien sûr, comme à son habitude, Jack était là au mauvais endroit, au mauvais moment.La jeune femme se mit à tourner dans la pièce comme un lion en cage puis s’arrêta juste devant Jack qui l’observait d’un air dubitatif.
Samantha (de plus en plus fort): Essaye de te mettre à ma place ne serais-ce que 2 secondes ! Tu crois que c’est facile de rester là, assise sur ce putain de lit alors que mon appartement était plein de sang ce matin, que les flics sont déjà contre moi, que Danny m’a dit qu’une gamine avait disparu, et que le dernier médecin que j’ai vu m’a dit que j’avais eu de la chance de pas avoir été violée !
La jeune femme reprit son souffle un court instant.
Samantha : Alors excuses moi si j’ai pas envie de me calmer !!!!!
Jack resta silencieux de peur de dire quelque chose de déplacer. Après tout ce qu’elle venait d’endurer il trouvait encore le moyen de l’énerver. Le silence pesa pendant quelques minutes encore. Samantha avait mit sa main sur sa bouche à la seconde même où elle s’était rendue compte de ce qu’elle venait de dire. Le pauvre n’y était pour strictement rien ; il devait croire qu’elle le détestait. Ce qui était vrai dans un sens, elle le détestait, vraiment, parce qu’elle l’aimait, et ça aussi c’était vrai. Malheureusement vrai. Et elle avait l’impression que plus le temps passait plus il s’éloignait d’elle, comme ses souvenirs de l’époque où ils étaient encore ensemble. Elle se souvint alors de la façon dont Vivian avait apprit pour « eux ».
Flash Back
Elle s’était encore retrouvée à l’hôpital. Cette fois ci, c’était un petit débile en scooter après qui elle courrait qui l’avait percuté. Encore une fois, elle n’avait rien de bien méchant, juste une entorse au poignet, des égratignures sur tout le corps, et un gros bleu au niveau du bassin.Jack était venu la voir avec un joli bouquet de fleur pour se faire pardonner de ne pas être venu avant. Il commença à la taquiner gentiment.
Jack : Je peux savoir comment tu fais ? Tu te fais renverser et tu as presque rien !!! Je suis sûr que tu fais ça juste pour que je me sente coupable…
Samantha éclata de rire.
Samantha : Bien sûr Jack je ne sais pas si tu as remarqué mais en deux ans j’ai terminé 4 fois à l’hôpital !
Jack : Justement !
Samantha : Agent Malone …. Je vais vous apprendre quelque chose ….
La jeune femme se rapprocha légèrement de lui.
Samantha (souriant): Vous n’êtes pas seul au monde !
Jack esquissa son plus beau sourire au coin de ses lèvres. Il aimait la voir rire, voir son visage s’illuminer, ses yeux bruns pétiller, étudier le mouvement de ses longs cheveux blonds qui redescendaient le long de sa fine silhouette ; oui, tous ses gestes pourtant si simples et banals pour elle signifiaient tout pour lui. Ils signifiaient que, pendant ces petits instants de bonheur, il n’y avait qu’elle. Elle et lui. Pas de Maria, pas de travail, pas de règles stupides, juste elle et lui. Il l’aimait à présent, il en était intimement convaincu, et il savait qu’elle aussi elle l’aimait. Seulement c’était un énorme problème parce qu’il ne voulait pas la faire souffrir et il savait au fond de lui que cela arriverait. Il était marié et n’avait aucunement l’intention de quitter Maria et les enfants.
Il jeta un regard à Samantha et elle lu toute l’inquiétude qui résidait en lui. C’était ça qu’il aimait avec elle, ils n’avaient pas besoin de se parler pour se comprendre. Avec Maria, ils se parlaient, et ne se comprenaient quand même pas. La jeune femme s’approcha de lui et déposa un doux baiser sur ses lèvres ; c’est là que Vivian entra.
Jack (lointain) : Sam ? Sam ?
Fin du Flash Back
La jeune femme sursauta, comme elle l’avait fait lorsque Vivian était entrée dans la pièce. Le regard de Jack resté aussi pénétrant qu’auparavant. Elle leva les yeux au ciel et Jack continua.
Jack : Je suis désolé ok ?
Samantha : Non c’est moi je ….
Elle préféra changer de sujet et faire comme si rien ne s’était passé.
Samantha : J’ai entendu dire que tu devais passer voir le frère de la disparue
Jack paru légèrement amusé par son changement rapide de sujet.
Jack : On peut vraiment rien te cacher
Samantha esquissa un sourire.
Samantha : On va dire que j’ai mes sources.
Jack resta muet.
Samantha : Bon qu’est ce que tu fais ? On y va oui merde ?
Cette fois-ci, Jack sourit intérieurement. Il avait toujours admiré cette faculté qu’elle avait de se relever et prendre une décision aussi rapidement. Il savait qu’elle allait vouloir venir.
Jack (feintant la surprise) : Tu veux venir ?
Samantha : Bah tu croyais quoi !? Allez, va me chercher un café pendant que je me change, je te rejoins dehors !
Jack (taquin) : D’accord chef !
Un léger silence passa et il avança vers la sortie.
Jack : Tu sais ils vont pas me laisser prendre un café vu ton état
Samantha : Bah dis que c’est pour toi ….
Jack : Tu sais que c’est pas bien de mentir….
Samantha : Ouais c’est ça … Bon fais ce que tu veux mais sors parce que je te laisserais pas regarder pendant que je me change
Jack (un large sourire aux lèvres) : Oh tu sais je pense que j’ai déjà tout vu ….
La jeune femme éclata de rire et avança vers lui en le poussant en même temps vers la sortie.
Samantha : Jack …. Dégages !
Jack (faisant semblant de se sauver): Ok, ok j’y vais, j’y vais !!
Une fois dehors, la jeune femme lui adressa un dernier sourire complice et claqua la porte derrière lui.