Le Marchand de Venise à propos de l'épisode 310 de Grimm - Inscris-toi gratuitement et surfe sans pub !
LE MARCHAND DE VENISE
Le Marchand de Venise est l'une des pièces de théâtre de William Shakespeare les plus connus, elle a été écrite entre 1596 et 1597. Cette pièce raconte d'Antonio, un riche armateur de Venise, décide d'emprunter trois mille ducats à l'usurier juif Shylock afin d'aider son ami Bassanio à gagner Belmont où il espère faire la conquête de la belle et riche Portia.
"I am glad this night, you do not look on me, for I am much ashamed of my exchange."
William Shakespeare
"Je suis bien aise qu'il soit nuit, et que vous ne me voyiez point ; car je suis honteuse de mon déguisement."
William Shakespeare
Acte II Scène VI
"Toujours au même lieu.
GRATIANO ET SALARINO masqués.
GRATIANO - Voici le hangar sous lequel Lorenzo nous a dit de l'attendre.
SALARINO - L'heure qu'il nous avait donnée est presque passée.
GRATIANO - Et il est bien étonnant qu'il tarde autant ; car les amoureux devancent toujours l'horloge.
SALARINO - Oh ! les pigeons de Vénus volent dix fois plus vite pour sceller de nouveaux liens d'amour, qu'ils n'ont coutume de faire pour rester fidèles à leurs anciens engagements.
GRATIANO - Cela sera toujours vrai : quel convive se lève d'une table avec cet appétit aigu qu'il sentait en s'y asseyant ? Où est le cheval qui revienne sur les ennuyeuses traces de la route qu'il a parcourue, avec le feu qu'il avait en partant ? Pour tous les biens de ce monde, il y a plus d'ardeur dans la poursuite que dans la jouissance. Voyez comme, semblable au jeune homme ou à l'enfant prodigue, le navire sort pavoisé de son port natal, embrassé et caressé par la brise libertine ; et voyez comme il revient, également semblable à l'enfant prodigue, les côtes creusées par les injures de l'air, les voiles en lambeaux, desséché, délabré et appauvri par le libertinage de la brise.
Entre Lorenzo
SALARINO - Ah ! voici Lorenzo !-Nous continuerons dans un autre moment.
LORENZO - Chers amis, pardon d'avoir tardé si longtemps. Ce n'est pas moi, ce sont mes affaires qui vous ont fait attendre. Quand il vous prendra fantaisie de voler des épouses, je vous promets de faire le guet aussi longtemps pour vous.-Approchez ; c'est ici la demeure de mon beau-père le Juif.-Holà, holà, quelqu'un !
Jessica paraît à la fenêtre déguisée en page
JESSICA - Qui êtes-vous ? Nommez-vous, pour plus de certitude ; quoique je puisse jurer de vous connaître à votre voix.
LORENZO - Lorenzo, ton bien-aimé.
JESSICA - C'est Lorenzo, bien sûr ; et mon bien-aimé, bien vrai ; car quel autre aimé-je autant ? et quel autre que vous, Lorenzo, sait si je suis votre amante ?
LORENZO - Le ciel et ton coeur sont témoins que tu l'es.
JESSICA - Tenez, prenez cette cassette ; elle en vaut la peine. Je suis bien aise qu'il soit nuit, et que vous ne me voyiez point ; car je suis honteuse de mon déguisement : mais l'Amour est aveugle, et les amants ne peuvent voir les charmantes folies qu'ils font eux-mêmes : s'ils les pouvaient apercevoir, Cupidon lui-même rougirait de me voir ainsi transformée en garçon.
LORENZO - Descendez, car il faut que vous me serviez de porte-flambeau.
JESSICA - Quoi ! faut-il que je porte la lumière sur ma propre honte ! Oh ! elle ne m'est, je le jure, que trop claire à moi-même. Vous me donnez là, cher amour, un emploi d'éclaireur, et j'ai besoin de l'obscurité.
LORENZO - Et vous êtes obscurcie, ma douce amie, même sous cet aimable vêtement de page. Mais venez sans différer ; car la nuit, déjà close, commence à s'écouler, et nous sommes attendus à la fête de Bassanio.
JESSICA - Je vais fermer les portes et me dorer encore de quelques ducats de plus, et je suis à vous dans le moment.
Elle quitte la fenêtre
GRATIANO - Par mon chaperon, c'est une Gentille, et non pas une Juive.
LORENZO - Malheur à moi, si je ne l'aime pas de toute mon âme !
Car elle est sage, autant que j'en puis juger ; elle est belle, si mes yeux ne me trompent point ; elle est sincère, car je l'ai éprouvée telle, et en conséquence, comme fille sage, belle et sincère, elle occupera pour toujours mon âme constante. (Jessica reparaît à la porte.) Ah ! te voilà ?-Allons, messieurs, partons. Les masques de notre compagnie nous attendent.
Il sort avec Jessica et Salarino
Entre Antonio
ANTONIO - Qui est là ?
GRATIANO - C'est vous, seigneur Antonio ?
ANTONIO - Fi, fi, Gratiano : où sont tous les autres ? Il est neuf heures. Tous nos amis vous attendent.-Point de mascarade ce soir. Le vent s'élève, et Bassanio va s'embarquer tout à l'heure. J'ai envoyé vingt personnes vous chercher.
GRATIANO - J'en suis fort aise ; je ne désire pas de plus grand plaisir que de mettre à la voile, et de partir cette nuit.
Ils sortent"
Fin de l'extrait
William Shakespeare